Dans ma vie, je n’ai rien de bien passionnant à vous raconter. A part, peut être, que mes parents préféraient quand je marchais à quatre pattes et que je n’alignais pas encore deux mots convenablement. J’ai été longue à parler, à me faire entendre auprès des adultes. Je n’étais pas une de ces enfants précoces, moi je préfère prendre mon temps. Encore aujourd’hui, vous pouvez toujours me bousculer, ce n’est pas pour autant que j’accélérai le rythme, bien au contraire. Mon premier mot est devenu l’un de mes favoris, vous l’aurez bien compris, ce n’est ni maman ni papa. Baka, oui, quand je raconte ça, la personne a tendance à rigoler. C’est cela d’avoir un grand frère qui ne fait jamais attention à ce qu’il dit et même si, il a son insupportable de cadette qui le suit par tout. C’était comme un model chez moi. Dès mon plus jeune âge, je le voyais comme un Dieu. Non, je n’exagère pas. Alors, en grandissant, j’adoptai un comportement plus masculin que féminin. Une évolution qui ne plaisait pas à ma mère, qui me bariolait de robe à fleur ou encore rose fuchsia. Je ne vous dis pas l’horreur… Puis, mon père, lui, s’occupait de mes résultats scolaires. Les cours, c’est comme la vie, ça ne m’a jamais intéressé d’être la première, la meilleur, je voulais seulement qu’on me laisse tranquille. Seul le sport m’intéressait, mais mon père ne regardait jamais les notes dans cette matière. Je les voyais rentrer, s’engueuler l’un sur l’autre, à bout de nerf ils allaient directement coucher et ne faisait pas attention à mon frère et moi. Pour moi, ce n’était pas une vie. Ce n’était pas la vie que je souhaitais en tous cas. Je restai le soir avec mon frère à son travail, il travaillait dans un garage et j’ai commencé à faire attention à ce qu’il faisait, d’où mes quelques connaissances dans la mécanique. On prenait souvent pour son petit frère, d’un coté je m’en fichais. Avant, j’avais la logique que tous réussissait mieux à un garçon. S’en doute, parce que je trouvais les filles trop niai et à faire des chichis pour rien ; ce qui m’a énervé et m’énerve toujours. J’ai eu rapidement du répondant et je suis assez effrontée, ce qui amusait les adultes au début et au fil du temps, agace certaines personnes.
Les joies de l’adolescentes, j’ai grandi normal, mais ma croissance m’a fait croitre certains atouts qui montre assez bien que je suis une fille ! Seulement, l’enveloppe leurre les gens sur ce qu’elle contient. J’aborde très bien les hauts talons, les tenues les plus sexy ou les moins, cependant je garde d’un look assez rock. Mon caractère serait plus adapté pour être la bonne copine des mecs que des filles. Je ne trouve jamais rien à dire dans les discussions avec elle. Même si, il ne faut pas me bousculer pour faire quelque chose, je n’aime pas rien faire. Je ressens toujours cette envie de bouger, d’aller droite à gauche, courir dans tous les sens et utiliser mon énergie à faire des conneries. Oui, je suis devenue réputée pour mes 400coups. C’est un mal de vouloir s’amuser ? Bon d’accord, il y a d’autres façons de s’amuser que cela. J’ai été souvent arrêtée pour quelques petits voles ; je passe inaperçue pour ce qui est de voler, s’il n’y avait pas ses caméras de surveillances à chaque coins de la pièce… j’ai commencé à fumer, à avoir des amis peu recommandables et multiplier les amours sans lendemains. Je ne m’attache pas longtemps au gens, les trouvant rapidement lassant, je passe vite à autre chose. En amitié, c’est différent. Je suis assez sociable et il m’arrive d’être souriante, même si j’ai un caractère assez fort, je sais me faire des amis. Cependant, une fois qu’on a mon amitié, il est préférable de ne pas en faire n’importe quoi, sinon je peux me montrer intraitable et très rancunière. En revanche, je suis loyale et un peu trop protectrice. Mon frère me disait souvent que je ferai une bonne mère quand il me voyait m’occuper des gens. Pfff ! Moi ? Maman ? Il devait avoir fumé autre chose que ses cigarettes ce jour là. Comme moi, j’ai fait un autre jour. Oui, vous savez un groupe d’amis, on se croit forte et on écoute les copains. Ils nous donnent quelques choses de nouveaux et on essaye. J’ai essayé une fois après, j’ai arrêté - j‘espère que vous m‘avez cru un instant ? -. La drogue me fait défaut surtout mélanger à l‘alcool. Ce soir là, je n’étais pas dans mon état normal. Je suis raisonnable, même si je fais beaucoup de conneries et aime m’amuser, je connais les limites et ce qui peut être dangereux. Mais ce soir là, j’avais l’impression de ne plus avoir de limites, être invincible. Ce qui m’a valu d’être à nouveau au poste de police pour tapage nocturne et insulte sur agents, j’avais quinze ans et je commençais déjà bien ma vie. J’ai souris bêtement à mon père qui est venu me chercher au poste, mes yeux me trahissaient sur ce que j’avais pris et pour la première fois, il me gifla.
J’étais la honte de la famille pour eux et que j’étais intenable comme fille. Je n’étais même pas leur fille à leur yeux. Alors ils m’ont envoyé dans ce pensionnat pour que je change, comme si mon cas pouvait s’arranger. Je ne veux pas leur ressembler, je veux vivre comme je le sens et sans devenir des machines qui riment à dodo-manger-boulot. Enfin bref, ce pensionnat ressembles plus à un nouveau terrain de jeu qu’autre chose pour moi, au moins je n’ai plus mes parents sur le dos.